#37 - Doom Scrolling ou L'Histoire Sans Fin
Les Franglaiseries du Web : la newsletter bi-mensuelle qui décrypte pour toi les anglicismes du web 🇬🇧
Hello you et bienvenue aux nouveaux abonnés 👋
Super happy de te retrouver pour cette 37e édition 🤩
Dans ma franglaiserie précédente, je t’embarquais dans les “back street” des backlinks, aujourd’hui, je t’emmène à l’infini avec un anglicisme que tu connais (ou pas) mais dont sa pratique t’est particulièrement familière.
Découvrons le Doomscrolling : un terme que Laurent m’a soufflé sur LinkedIn. Avec Laurent, on fait le même métier de marketeurs de contenus digitaux, lui à Bordeaux, moi à Lyon. Un confrère que je recommande vivement. Je t’ai mis sa news dans mes recommandations par là.
Et comme d’hab, si tu aimes ce que tu lis par ici, tu peux me le dire en me laissant un coeur ❤️ tout en bas de cette news. Cela m’aide à connaître les sujets que tu préfères pour te proposer des franglaiseries qui te plaisent.
L’accès, classé par ordre alpha, à toutes les Franglaiseries du Web précédentes se fait par là.
So, are you ready? (Temps de lecture : 5 mns)
Let’s get started with la franglaiserie n°37 :
DOOM SCROLLING
(prononcé en anglais 🇬🇧 doum skro•lingue)
1. Doom scrolling : ça veut dire quoi ?
L’anglicisme “doom scrolling”, aussi écrit “doomscrolling” se traduit littéralement en français 🇫🇷 par “défilement en chute libre”. Comprendre “un scroll excessif à l’infini”.
Doom = effrondrement, perte, désastre
Scrolling = action de faire défiler son écran de portable ou de tablette du bas vers le haut
Pour la petite histoire :
Le site The Conversation.com précise que le terme nous vient tout droit de Twitter. Il serait apparu en 2018. Mais c’est pendant la pandémie Covid-19 que le terme s’est véritablement popularisé. Souviens-toi, au début, c’était l’angoisse, on cherchait à s'informer sur l'évolution de la crise sanitaire. 😷
D’ailleurs, lors de l’annonce du confinement en 2020, les anglais disaient “We’re doomed” (prononcé oui are doume•deu qui veut dire “nous sommes foutus”)
Donc le doomscrolling, qué cé cé ?
2. Doomscrolling : qu’est-ce que c’est et à quoi c’est dû ?
Qu’est-ce que c’est ?
Le doomscrolling, c’est une habitude d’hyperconnectés. C’est l’action de faire défiler de manière ultra-excessive sur son portable des infos ultra-négatives et anxiogènes.
“Ô rage, ô désespoir, ô réseaux ennemis”
- Le e-Cid de Corneille 2.0
C’est un geste compulsif voire maladif qui peut entraîner vers une forme de dépendance numérique. Car notre société hyperconnectée rend l’information disponible en temps réel donc, par ricochet, favorise cette habitude de scrolling à l’infini.
En scrollant à l’infini, on peut sombrer dans une forme de “peur de passer à côté de quelque chose” ; on appelle ça le FOMO (Fear Of Missing Out). Un anglicisme que je t’avais décrypté en 2021.
Saches que le doomscrolling est très lié à la notion de FOMO.
Lorsque l’on fait du doomscrolling, on passe un temps vraiment excessif à parcourir les actualités et les réseaux sociaux dans le but de s'informer sur des sujets qui ont tendance à être stressants, effrayants ou tragiques. 😱
Forcément après, on n’est vraiment pas bien. 😭
A quoi c’est dû ?
Tout part des algorithmes. Bah oui, qui dit réseaux sociaux, dit algo.
Les réseaux sociaux utilisent des algorithmes de recommandation. C’est à dire qu’ils vont te proposer continuellement des nouvelles informations susceptibles de te plaire, d'attirer ton attention en se basant sur l’analyse de ta propre consommation de contenus.
Exemple avec TikTok :
Plus tu restes sur l’appli à regarder une vidéo, plus l’aglorithme comprend que tu aimes ce genre de vidéos. Donc plus il te propose les mêmes contenus. Encore et encore.
Résultat : tu pars en dépression 😵💫
J’exagère mais ça peut arriver. Sans partir en dépression, j’ai été “victime” de doomscrolling sur TikTok.
Je te raconte :
Sur l’appli, je regarde beaucoup ce que font les gens du monde du vin pour benchmarker ce qui plaît, ce qui se génère de l’attention. Pourquoi le vin ? Car j’accompagne le chai urbain, Chai Saint Olive, situé à Lyon 6e dans son rayonnement et développement de sa croissance sur le web. 😏
Donc, je consacre 15 mns par jour sur l’appli avec un objectif clair de benchmark.
Je prends 15 mns supplémentaires pour m'informer de ce qu'il se passe dans le monde en visionnant les contenus TikTok d’HugoDécrypte. Soit 30 mns passées sur l’appli.
Un jour, les news d’Hugo parle d’une actu plutôt macabre. Intriguée, je veux en savoir plus et je me renseigne sur le sujet (toujours sur TikTok). Je trouve ce qui m’intéresse. Je regarde le contenu (et hop 15 mns de +). L’algo comprend que cela me plaît. Il me pousse alors du contenu aussi macabre que l’histoire précédemment regardée. Je suis happée. Je “doomscroll” à fond (20 mns de + s'écoulent à regarder des contenus hyper anxiogènes et déprimants). Ça commence à m’angoisser. Je pense à mes kids. Je me fais des films. Puis, mon téléphone sonne. Enfin, je suis libérée !
Je comprends après coup que j’ai été “victime” de doomscrolling. 😨
Voilà comment on peut être embarquée à scroller à l’infini et se voir “nourrie” d’un contenu hyper néfaste pour soi.
3. Quelles sont les conséquences du doomscrolling ?
Les algorithmes encouragent très clairement le doomscrolling. Avec l’histoire que je t’ai racontée, tu vois déjà certaines conséquences négatives sur l’individu.
En voici 6 autres👇 :
Entraîne une augmentation de l'anxiété, du stress et de la dépression chez l’adulte. Imagine les conséquences chez l’enfant.
Agit sur une diminution de la qualité du sommeil chez l’enfant et l’adulte. A force de regarder de la mer** constamment, on fait des cauchemars. Encore plus lorsque c’est avant le coucher !
Mène à la fatigue mentale due à une sur-stimulation du cerveau sans conduire à une meilleure compréhension ou meilleure rétention de l'information. La consommation d’informations ne crée pas le savoir. Il faut le retenir !
Peut altérer les relations sociales d’un individu. En négligeant les relations avec les personnes qui l’entourent, en particulier celles qui lui sont importantes, la personne peut s’aliéner de son entourage. Sympa la vie sans amis !
Peut entraîner une désensibilisation émotionnelle chez l’individu. C’est à dire que l’on peut avoir des difficultés à ressentir de l'empathie ou de la compassion pour les autres. Dans la vraie vie.
Affecte la productivité et la concentration d’une personne : procrastination, perte de temps, impacts négatifs sur les performances au travail, voire dans sa vie...
Bref, le doomscrolling agit sur notre santé mentale et affecte notre bien-être psychologique.
Donc, on dit NON au doom scrolling 🙅🏻♀️
Comment peut-on l’éviter ?
4. Comment éviter de sombrer dans le doomscrolling ?
Les experts recommandent d'établir des limites claires dans sa consommation d'informations en ligne. Cela inclut :
1️⃣ Etablir des plages horaires dédiées à la lecture de l'actualité et s’y tenir !
→ Quitte à se programmer un minuteur ou à utilliser un outil de suivi de temps comme Toggl pour aider à gérer son temps passé sur l’appli, et éviter le doomscrolling compulsif.
2️⃣ Se fixer un objectif précis de suivi de l’information.
→ Qu’est-ce que je viens chercher ? Qu’est-ce que cela va m’apporter ?
3️⃣ Diversifier ses sources d’informations
→ A part sur le JT des chaînes TV, l’actu se consomme de plus en plus en mode snack content, c’est à dire dans un format à croquer sur le pouce. Rapide quoi ! Donc, aller scroller l’info sur différentes sources te permettra déjà de corréler son contenu pour une vision plus globale et d’équilibrer ta consommation de l’actu.
4️⃣ Se fixer de règles d’utilisation
Les règles cadrent. Les règles sécurisent. Quand on a des kids, on leur en met plein. Alors, appliquons-nous aussi des règles et tenons-les ! Zéro consommation d’actu au réveil ou avant de se coucher ou encore en attendant un rendez-vous important par exemple. On supprime aussi les notifications.
5️⃣ Enfin, je rajouterai : être pleinement conscient de notre lecture et absorption de l’info.
→ C’est à dire être présent dans l'instant. Se détacher de la dépendance aux actualités en continu. Se focaliser sur des actu positives plutôt que négatives.
Donc, le doomscrolling est la sur-consommation d’actualités méga-déprimantes. Elle crée une dépendance et un mal-être. Pour la combattre, mieux vaut la switcher que l’attiser.
Voilà, dis-moi si ça t’a plu en commentaire. Maintenant que tu sais, tu vas pouvoir limiter ton temps de scroll pour éviter d’être “doomé”.
RDV jeudi en 8 pour la franglaiserie n°38.
Merci de m’avoir lue jusqu’ici 🫶
Stéph.
Merci pour la mention et pour la mise en avant Stéphanie.
Une fois de plus une véritable masterclass 😉
J'adore 😍
👍